Historique

Origines de l’aviation à Saint-Dizier
Préambule

Saint-Dizier a une longue tradition aéronautique, à laquelle l’Aéroclub de Saint-Dizier a largement contribué.

Dans le cadre des grandes courses aériennes organisées à l’époque en Champagne, un Farman piloté par un équipage militaire se pose près de la ville le 11 août 1910. L’enthousiasme provoqué par cet événement conduit à la création du Comité d’Aviation Bragard, qui œuvre à la construction d’un terrain d’aviation.

Le 7 avril 1912, le célèbre aviateur Védrines reconnaît le terrain du Robinson et y atterrit. Il affirme que l’emplacement est idéal pour y implanter une station d’atterrissage. En novembre de la même année, la station d’atterrissage de Saint-Dizier est référencée à la 4ème Exposition de la Locomotion Aérienne, qui se tient au Grand Palais.

 

Le 24 août 1913, le terrain, sur lequel un hangar flambant neuf a été construit, est inauguré, en présence de onze appareils, dont l’un piloté par le célèbre Bielovucic, Péruvien, ayant fait ses études à Saint-Dizier et qui traverse le premier les Alpes en cette même année 1913.

Plusieurs fêtes aériennes ponctueront les années suivantes, avec un nombre croissant d’avions en escale sur le terrain idéalement situé entre Paris et la frontière allemande.

Mary et Féquant à Saint-Dizier le 11 août 1910
Le biplan Voisin de Bielovucic

De nombreux aviateurs célèbres ont fréquenté le terrain à cette époque :

• L’aviateur Bielovucic, d’origine péruvienne, qui a fait ses études à Saint-Dizier. Et qui traverse les Alpes en 1913.

• La grande aviatrice Adrienne Bolland, qui a franchi seule, des Andes en 1921, en escale sur le terrain en 1936.

• René Fonck, l’as des as aux 75 victoires de la Première Guerre Mondiale.

• Les grands pilotes d’exhibitions aériennes Marcel Doret et Louis Massotte.

• L’Aéroclub acquiert son premier avion en 1938.

• La patrouille d’Étampes en démonstration sous les ordres du Lieutenant Fleurquin.

• Etc.

À la Première Guerre Mondiale, le terrain verra passer tous les types d’avions mis en service durant le conflit, étant transformé en base logistique avec deux plates-formes, pouvant accueillir plusieurs centaines d’avions.

 

Durant la Seconde Guerre Mondiale, le terrain servira à l’Armée de l’Air, puis à la Luftwaffe, suivie de l’USAF à la Libération et enfin de nouveau à l’Armée de l’Air.

Du BF-109 au P-47, du F-84 au Jaguar, Saint-Dizier Robinson a vu passer tous les avions militaires en service, en attendant le Rafale.

Bref historique de l’Aéroclub de Saint-Dizier Robinson

Suite logique des différentes initiatives prises à Saint-Dizier après la création de la station d’atterrissage, et encouragés par le mouvement en faveur de l’aviation populaire, des Bragards (habitants de Saint-Dizier) créent en 1931, l’Aéroclub de Saint-Dizier Robinson.

Le premier avion arrivé au club fut acquis par un ancien pilote militaire de reconnaissance de la première guerre mondiale, M. Émile Charpentier, fut un avion Potez 36/12, équipé d’un moteur Salmson de 95 cv.

L’Aéroclub se fera ensuite prêter un avion Potez 43 par la société Potez, rejoint plus tard par un Potez 36. D’autres avions, également privés, tels que Caudron «Luciole», Hanriot, Breguet XIX seront également mis en oeuvre à l’époque par le club.

Véritable réservoir pour l’Armée de l’Air, créé en 1934, l’Aéroclub verra plusieurs de ses membres tués en combat aérien durant la Seconde Guerre Mondiale. Citons le Lieutenant Robert Gouby, originaire de Saint-Dizier, et le Sergent-Chef Georges Weber, originaire de Hoëricourt.

En 1938, les fonds du club lui permettent d’acquérir enfin son premier avion, un Potez 43. Un second avion, un Caudron C-59 le rejoint bientôt.

En 1939, les appareils, tant privés que ceux du club, sont réquisitionnés par le gouvernement.

La guerre sera une longue parenthèse dans la vie de notre club, mais la fin des hostilités signera la reprise de l’activité du club, avec une activité vol à voile, permettant à de nombreux jeunes de voler sur des planeurs, tels les SG-38, récupérés dans les stocks de la Luftwaffe.

En 1947, le Général De Gaulle, de passage à Saint-Dizier Robinson, laissa un témoignage impérissable dans le livre d’or du club.

Grâce à des trésors de dévouement et d’abnégation de la part de ses membres, les années suivantes donneront au club l’occasion de reprendre son envol, tant en vol moteur qu’en vol à voile. Le club a vu plusieurs de ses pilotes sélectionnés au niveau national ou international, certains membres accédant à l’Équipe de France de vol à voile.

 

Au début des années 90, le vol à voile a décidé de voler de ses propres ailes, et a déménagé sur le terrain de Mussey-sur-Marne, lui permettant ainsi de pouvoir voler en semaine.

Le Général De Gaulle à Saint-Dizier

En ce début de troisième millénaire, l’Aéroclub de Saint-Dizier aborde avec confiance le futur, son expérience de plus de 86 ans devant lui permettre de développer de nouvelles activités telles que l’ULM ou le domaine de l’aviation de collection qui a déjà pris son envol.